La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé le jeudi 18 juin qu’elle envisageait d’accorder un appui budgétaire de 27,44 millions $ (environ 16 milliards FCFA) pour aider le Togo à renforcer sa résilience économique et sanitaire face à la COVID-19.
Si le Togo semble maîtriser la propagation de l’infection virale sur son territoire, c’est au sacrifice d’une grande partie de son économie qui a été mise à l’arrêt.
Le programme d’appui budgétaire devrait contribuer à combler les pertes de recettes engendrées par les mesures de restriction et d’accompagnement mises en place par Lomé. En effet, selon Sani Yaya, le ministre de l’Economie et des Finances, « en liaison avec toutes les mesures fiscales prises par le Gouvernement pour soutenir les entreprises, les ressources budgétaires devraient chuter de 578,4 milliards FCFA à 348,4 milliards ». Consécutivement à une diminution prononcée des recettes fiscales d’environ 198 milliards FCFA, aggravée par un fléchissement des recettes non fiscales et de services de 32 milliards FCFA.
Ainsi, ce nouveau financement annoncé, concomitamment avec une réallocation d’une enveloppe de 3 millions $ initialement destinée au projet des agropoles pour l’acquisition d’intrants agricoles, vient comme une bouffée d’oxygène pour le gouvernement.
Il entre dans le cadre de la facilité de réponse COVID-19 (CRF) d'un montant maximum de 10 milliards de dollars mise en place par la Banque panafricaine pour fournir à ses pays membres régionaux les ressources nécessaires pour faire face à la pandémie.
Au 23 juin, le Togo a enregistré 569 cas de covid-19, dont 13 décès et 380 guérisons.
Au Togo, le programme des cantines scolaires dispose désormais d’un cadre juridique et institutionnel. Les députés réunis en plénière mardi, ont adopté à l’unanimité le projet de loi relatif à l’alimentation scolaire.
L’adoption de cette loi ouvre la voie à la pérennisation de ce mécanisme mis en œuvre depuis 2008 et renforcé en 2014. Elle permettra désormais d’optimiser la contribution des différentes parties prenantes, afin de garantir à terme à chaque élève de base concerné, un accès à une alimentation scolaire suffisante et équilibrée.
Pour le gouvernement qui avait annoncé fin juillet 2019, son intention de mieux encadrer ce mécanisme qui représente un filet majeur de la protection sociale au Togo, c’est l’opportunité d’atteindre l’objectif « Faim Zéro à l’école » et promouvoir davantage la production locale. Le texte, composé de 37 articles, définit les dispositions générales de l’alimentation scolaire au Togo, les conditions d’approvisionnement et de stockage des denrées alimentaires, d’hygiène et de sécurité sanitaire, de la responsabilité des différents acteurs impliqués, ainsi que des sanctions prévues par la Loi.
« La mise en œuvre du programme d’alimentation scolaire a produit des résultats qui méritent d’être amplifiés et portés à échelle », a déclaré Victoire Tomegah-Dogbé, la ministre en charge du développement à la base après le vote, ajoutant que « son impact ne se limite pas seulement aux élèves, mais aussi aux jeunes producteurs et transformateurs de produits locaux qui bénéficient d’appuis de l’Etat pour développer l’agro-industrie ».
Depuis 2008, près de 73 millions de repas chauds ont été servis à plus de 97 500 élèves de 315 écoles, un nombre que le Chef de l’Etat s’est engagé à tripler dans les prochaines années. Cela a contribué à une augmentation de 94% de l’effectif scolaire dans les écoles bénéficiaires. Près de 20 milliards FCFA ont été déboursés par la Banque Mondiale et l’Etat.
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Initialement estimé à un peu plus de 66 000, le nombre de personnes devant bénéficier de la gratuité de la tranche sociale de l’eau a dépassé les prévisions. Ils sont en effet 78 000 personnes en tout à bénéficier de cette mesure décrétée par le gouvernement dans le cadre des accompagnements pendant la période d’état d’urgence sanitaire, révèle le Directeur de la Société Togolaise des Eaux (TdE), Gbati Yawanke Wake.
Cette augmentation est principalement attribuable aux nouveaux raccordements qui ont dû être effectués par la société (plus de 6500 en deux mois et demi sur plus de 40 000 demandes) et la reprise des branchements. Le coût total de la prise en charge par l’Etat qui était évaluée à 182 millions, est ainsi passée à 214 millions FCFA.
Autre mesure sociale ayant également fait grimper l’addition toujours dans le secteur de l’eau, la gratuité de la prise d’eau aux bornes fontaines publiques. Selon le responsable, le coût mensuel initial qui était d’environ 50 millions, est passé autour de 91 millions FCFA. En cause, la hausse de la quantité de prise au niveau des 2249 bornes fontaines opérationnelles dans le pays.
Rappelons que toutes ces mesures ont été décrétées pour une période de 03 mois.
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Le Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (Faiej) va financer les jeunes entreprises impactées par la pandémie de Covid-19. L’institution a officiellement lancé ce mardi une plateforme numérique de financement des jeunes entrepreneurs, pour limiter les effets de la Covid-19 sur leurs entreprises.
Cet outil, mis au point avec l’appui technique de l’incubateur NunyaLab, veut faciliter l’accès de tout jeune entrepreneur togolais ayant des besoins avérés en fonds de roulement, à des crédits auprès des institutions financières partenaires du Faiej pour renforcer son activité.
« Les entreprises de jeunes, qui constituent la cible de nos actions, contribuent de manière très significative à l’économie nationale et nous ne pouvions rester en marge des différentes actions initiées par l’Etat pour aider les divers secteurs d’activité », a affirmé Sahouda Gbadamassi, Directrice du Fonds.
Cet appui se fera sous forme de crédits de fonds de roulement remboursables sur 12 mois, précise le Faiej. Une première vague d’inscription et de soumission de requête est d’ores et déjà ouverte et couvre la période du 23 juin au 22 juillet 2020.
Mises en veilleuse depuis le début de l’année pour se focaliser sur l’urgence liée au Covid-19, les interventions sanitaires concernant les autres maladies reprendront le mois prochain.
L’annonce a été faite lundi par le ministre de la santé, Moustafa Mijiyawa, entouré des partenaires du Togo. « Nous avons constaté une baisse du taux de fréquentation, de consultation, d’hospitalisation en ce qui concerne les autres maladies », a déclaré le ministre, avant d’ajouter : « il y a une nécessité de faire un recadrage, en reprenant les activités au profit des maladies dont nous avons l’habitude de lutte ».
Plusieurs activités de masse sont prévues pour cette relance : campagnes de vaccination contre la poliomyélite, la fièvre jaune, le paludisme saisonnier, ou encore l’onchocercose seront ainsi couplées à des traitements ciblés et de déparasitage.
Une recrudescence des infections a été observée dans plusieurs régions, les populations rechignant à se faire soigner dans les centres de santé.
Pour la campagne agricole 2020-2021, le gouvernement, à travers le ministère chargé du secteur, a mobilisé pour tous les acteurs de la chaîne agricole, d’importantes quantités d’intrants agricoles de qualité.
120 000 tonnes d’engrais, dont 40 000 tonnes d’Urée 46%N et 80 000 tonnes de NPK15-15-15 et des biofertilisants, ont été ainsi mis à disposition, tout comme 2600 tonnes de semences améliorées et certifiées (maïs, riz, sorgho, soja, niébé, arachide, sésame et fonio).
Tous ces intrants sont disponibles dans 325 points de vente agréés sur tout le territoire national.
Pour le gouvernement, qui veut accélérer la cadence dans le secteur agricole et consolider son rôle de pilier de l’économie nationale, le but est de poursuivre l’atteinte de l’objectif « Faim Zéro au Togo » et doper la croissance agricole en doublant au moins les niveaux actuels des revenus agricoles.
Les pouvoirs publics entendent également assurer une production durable et fiable et l’accès aux intrants de qualité à des prix abordables, le tout en renforçant les partenariats publics-privés pour les chaînes de valeur des produits de base agricoles et en contribuant significativement au commerce intra-africain.
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Le Togo s’active depuis plusieurs semaines afin de rouvrir ses frontières aériennes, fermées au trafic passager depuis le 20 mars. D’importants travaux sont ainsi en cours dans l’ancien terminal de l’Aéroport International Gnassingbé Eyadema, pour mettre en place un centre moderne de tests de dépistage du Coronavirus.
« Il est prévu d’avoir un laboratoire ultra-moderne très équipé avec du personnel qualifié, ainsi que des dispositions fermes pour enregistrer à l’avance les passagers et recevoir tout ce qui les concerne », indique le Directeur Général de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile, Dokissime Latta-Gnama.
Pour le responsable, il serait « utopique de vouloir attendre Zéro Coronavirus avant d’entreprendre les activités aériennes », d’où la nécessité de prendre des mesures énergiques. Aussi, s’est-il félicité du « travail professionnel qui est en train d’être réalisé ».
D’autres dispositions sont également en train d’être prises pour la désinfection des appareils, le port des masques à bord, et la gestion de toutes les personnes. « La reprise des vols ne doit en aucun cas entraîner une augmentation des contaminations », a conclu Dokissime Latta-Gnama.
Déjà actif pendant la période de l’état d’urgence, le Fonds national de la finance inclusive (FNFI) vient d’initier de nouvelles mesures, destinées à renforcer les capacités de ses partenaires de services financiers (PSF) à mieux accompagner les acteurs de l’économie réelle.
Une bonification exceptionnelle des mises à disposition est ainsi offerte, ainsi que la prise en charge d’une partie des intérêts associés aux prêts de ces PSF, sur les produits FNFI. Cela se traduit d’une part, par une baisse d'un point sur le taux d'intérêt, et une augmentation d'un point de frais de gestion sur les réalisations de tous les produits du Fonds.
Sont spécifiquement concernées, neuf institutions de microfinance qui, en dépit de la situation sanitaire compliquée, ont poursuivi sans relâche leurs activités d’octroi de crédits en développant des dispositifs adéquats.
A travers cette facilité, le Fonds qui a permis d’octroyer plus de 91 milliards FCFA de crédits en 06 ans, veut davantage faciliter l’accès des PSF aux ressources financières à moindre coût et amortir les charges supplémentaires.
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Le ministère de l’agriculture, de la production animale et halieutique vient de lancer une plateforme de formation e-learning, destinée aux étudiants, agriculteurs, ainsi qu’à toute personne désireuse de s’outiller sur les questions liées à l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Accessible sur la plupart des supports numériques, la plateforme propose des cours sous forme de fiches techniques dans six filières : Végétale, Animale, Halieutique, Forestière, Services Agricoles et Arboricole. D’autres fonctionnalités sont également offertes, comme l’incubation, le perfectionnement et la certification, ou encore la possibilité de postuler pour une bourse d’emploi agricole.
La mise en place de cette plateforme d’e-learning, qui intervient quelques semaines seulement après celle de l’Institut national de formation agricole (Infa) de Tové, était une des priorités de l’exécutif. Le ministre en charge du secteur, Koutéra Bataka avait en effet annoncé en février 2019, de nouvelles orientations pour la formation agricole national, avec un fort accent sur l’emploi des nouvelles technologies.
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Considérablement amélioré ces dernières années avec le déploiement de divers mécanismes, projets et programmes d’accompagnement, d’autonomisation, d’inclusion ou de protection juridique, le secteur de la promotion de la femme devrait continuer de faire peau neuve au cours des prochaines années. Le Président de la République, Faure E. Gnassingbé envisage, dans le cadre de la pérennisation des acquis, une nouvelle politique de promotion et d’entrepreneuriat de la femme, en phase avec le Plan national de développement (PND 2018-2022).
Ainsi, que ce soit sur les plans de l’économie, du social ou de la santé, de nouvelles mesures et initiatives seront prises afin de permettre aux femmes de jouer pleinement leur rôle d’acteurs de développement et de progrès.
La proportion des femmes propriétaires d’entreprises, actuellement évaluée à un peu plus de 22%, sera portée à 28%, et celle des femmes ayant accès au crédit de 44,36% à 60%. Comme déjà annoncé, l’initiative présidentielle de réservation du quota de 25% de marchés publics aux femmes entrepreneurs sera poursuivie et un statut de zone franche pour les femmes sera créé afin de simplifier et réduire les procédures, formalités, taxes et divers coûts.
Sur le plan agricole, le Chef de l’Etat entend mettre en place des mécanismes pour accompagner les femmes dans la création des entreprises agricoles, et porter la proportion des femmes salariées agricoles de 58,11% à 80%. Dans cette veine, il est prévu une réservation d’un quota de 30% de la superficie de chaque Zone d’aménagement agricole planifiée (Zaap), aux femmes, et l’organisation de 50 000 femmes dans les opérations de transformation, conditionnement et commercialisation des produits agricoles.
Enfin des nouvelles politiques sont également attendues dans le segment de la santé maternelle. Comme l’avait annoncé le n°1 togolais en début d’année, la césarienne, déjà subventionnée à 98% par l’Etat sera totalement gratuite, tout comme la prise en charge des femmes enceintes pour les besoins sanitaires.
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