Le Togo n’est pas concerné par les irrégularités dans les rapports du Doing Business (Sandra Johnson)

Publié le lundi, 31 août 2020 12:10

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(Togo Officiel) - Le 27 août dernier, le Groupe de la Banque Mondiale a annoncé la suspension du prochain rapport (édition 2021) du Doing Business, baromètre de l’environnement des affaires dans le monde. En cause, des irrégularités dans la collecte des données pour les rapports 2018 et 2020. Dans une interview accordée au site Togo First, la Ministre Déléguée, Conseillère du Président de la République en Charge de l’Amélioration du Climat des Affaires, Sandra Ablamba Johnson est revenue sur les derniers développements de cette suspension. « Le Togo n’est en rien concerné » par ces irrégularités et ne figure pas dans la liste des pays mis en cause, a-t-elle clarifié.

Interview intégrale

La Banque mondiale a annoncé la suspension de la publication du rapport DB 2021, des faits d’irrégularités concernant des modifications apportées aux données des rapports Doing Business 2018 et 2020. Lequel communiqué a engendré pour diverses raisons des débats parfois passionnés sur la toile…

Sandra A. JOHNSON : En effet, nous avons eu connaissance le 27 août dernier d'un communiqué de la Banque Mondiale portant suspension de la publication du rapport DB 2021. Cependant, il s’agit surtout de l'organisation d'un audit sur la méthodologie, un processus naturel qu'il faut plutôt positiver, car devant permettre de faire une meilleure évaluation des changements introduits ces dernières années et les nouveaux attendus pour cette année sinon les prochains mois. Je précise bien qu'il s'agit d'une suspension et non un arrêt définitif du processus.

La Banque, dans son approche, a la possibilité d’affiner sa méthodologie. D’où cette évaluation qui sera certainement assortie de recommandations, permettant d'apporter des corrections si nécessaire au dispositif actuel et d’améliorer les prochaines publications.

Bien évidemment, les débats passionnés ne doivent pas dominer le rationnel, ni non plus nous distraire. Nous avons l'obligation de garder le cap qui nous conduira au rayonnement de notre pays, le Togo. Qu’importe les évaluations, le plus important reste la contribution des réformes réalisées au mieux-être des acteurs du secteur privé et de la population togolaise. Ces derniers en bénéficient, aujourd'hui, et ne cessent de témoigner des avantages importants de ces améliorations.

Avez-vous connaissance des raisons profondes de cette suspension ? Quel en sera l'impact et qu'en est-il du Togo ?

Sandra A. JOHNSON : Je serai plus tentée de dire ce qui nous concerne. La Banque a évidemment bien précisé dans son communiqué les raisons fondamentales de cette suspension.

D’ailleurs, elle a notifié aux pays concernés les irrégularités constatées, lesquelles sont plus d’ordres méthodologiques. Les quatre pays cités sont la Chine, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et l'Azerbaïdjan. Quant à notre pays le Togo, aucune notification n’a été faite.

C'est le lieu ici de préciser que le Togo n'est en rien concerné par le sujet et que la liste des pays concernés est disponible sur le site officiel de la Banque Mondiale, consultable par tous.

Je rappelle, en outre, que c'est la première fois en 17 ans d'existence que la publication du rapport Doing Business est suspendue. Au fil des années, cette étude était devenue un outil de référence pour les investisseurs à travers le monde, mais aussi un objet de critiques, permettant aux pays d’améliorer leur climat d’affaires.

Ainsi le Togo, à l’instar d’autres pays de la sous-région, notamment l'Ile Maurice et Rwanda, respectivement 13ème et 38ème dans l'édition 2020, fait cas d'école.

Cette suspension influencera t-elle le processus de mise en œuvre des réformes au Togo ?

Sandra A. JOHNSON : Absolument pas. Nous allons, pour notre part, poursuivre la mise en œuvre des reformes, qui constituent un des facteurs de succès de notre Plan National de Développement (PND). Rendre attractif le climat des affaires pour le bien-être des opérateurs économiques et donc des populations constitue notre leitmotiv et non la chasse aux classements.

Votre mot de fin.

Sandra A. JOHNSON : Je voudrais une fois encore adresser mes vifs remerciements à tous les acteurs en particulier les points focaux de l'administration et les acteurs du secteur privé pour leur engagement sans faille pour la cause commune. En tout cas, le flambeau qui est déjà allumé doit être maintenu pour le bonheur de nos populations, qui sont les vrais bénéficiaires de ces réformes.

L'exemple le plus parlant est la réduction des droits d'enregistrement pour les mutations totales de 4% de la valeur du terrain (plusieurs millions parfois) à 35 000 FCFA seulement. Cette mesure est élargie aux legs et dons qui ne sont pas du business mais profitent plus à nos familles. Ceci, pour vous dire que ce n’est pas le Doing Business mais plutôt permettre aux familles d'améliorer leur revenus.

Encore une fois, concentrons-nous sur le plus important. Et faisons de notre pays le meilleur pays où il fait bon vivre et également où il est plus facile de faire des affaires.

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