Dans un entretien accordé au FDI Intelligence, un service spécialisé du Financial Times, le Président de la République réélu le 22 février dernier, a présenté ses objectifs et ses plans pour son nouveau mandat, ainsi que la riposte du Togo face au Covid-19.
Consolider les réalisations
Pour le Chef de l’Etat, le nouvel exercice quinquennal qu’il démarrera le 05 mai prochain à la tête du Togo servira à consolider les réalisations. Le premier objectif sera de préserver et d’assurer la paix et la sécurité, particulièrement dans un espace régional à la situation sécuritaire sensible et volatile. « Nous avons la responsabilité de protéger la population. L'émergence de la crise sanitaire des coronavirus est un autre rappel de notre obligation de vigilance permanente et de conjuguer mesures préventives et défensives », explique Faure Gnassingbé.
Second objectif, la mise en place d’une gouvernance plus ouverte et inclusive. Selon le n°1 togolais, qui l’avait d’ailleurs déjà répété lors de sa campagne électorale, la priorité sera à la création de conditions et de mise en place de mécanismes devant faciliter l’implication de tout le monde dans le processus de prise de décision. Ce qui, de son avis, « renforcera la responsabilisation et permettra à la population de suivre les décisions qui seront prises ». Les premiers jalons ont d’ailleurs déjà été posés depuis plus d’un an, à travers le processus de décentralisation et de communalisation.
La création de richesses à travers l’accélération du développement des secteurs à fort potentiels alignés sur le Plan National de Développement (PND 2018-2022) sera aussi l’un des points saillants du prochain quinquennat. Il s’agira dans ce sens de « poursuivre les grands projets d'infrastructures, tels que la modernisation de notre port et la construction d'une route nationale entre le nord et le sud du pays », précise-t-il.
Le social, au sein duquel de nombreuses initiatives sont menées depuis plusieurs années, sera également l’une des priorités absolues. « Nous améliorerons l'accès aux services sociaux de base pour notre population, en particulier les plus vulnérables. Par conséquent, nous continuerons à mettre en œuvre notre stratégie d'accès universel à l'énergie et à mettre en place des stratégies spécifiques pour l'accès universel à l'eau et à l'assainissement », a dévoilé Faure Gnassingbé. Avant d’ajouter : « Nous rapprocherons les services publics de la population grâce à la technologie numérique et faciliterons l'accès à plusieurs processus administratifs. Par exemple, des frais d'inscription entièrement gratuits pour les examens et des certificats de naissance gratuits reposant sur notre système d'identité biométrique pour l'ensemble de la population ».
« Nous devons assurer une santé et une éducation de qualité pour tous. Ce dernier objectif m'est essentiel car le capital humain est l'atout le plus précieux de notre pays », a conclu le Président de la République.
La collaboration pour vaincre le Covid-19
Le n°1 togolais a été également questionné sur la gestion du Togo face à la pandémie du nouveau Coronavirus (Covid-19). Dans sa réponse, le Chef de l’Etat a rappelé les mesures prises immédiatement par le gouvernement, dès la détection du tout premier cas le 06 mars dernier sur le territoire.
Restrictions d’accès aux voyageurs, mise en place d’infrastructures de détection et de traitement, mobilisation du personnel médical, bouclage de villes, mise en route du programme de transferts monétaires Novissi, plusieurs leviers ont été activés afin de faire face au mieux à la maladie et arrêter la propagation du virus. « Toutes ces actions sont accompagnées de campagnes de sensibilisation du public qui éduquent et informent la population sur les directives sanitaires appropriées à suivre pour se protéger et protéger les familles du Covid-19 », a rappelé Faure Gnassingbé.
D’ailleurs, précise-t-il, « la collaboration est la clé de notre succès dans la lutte contre le Covid-19 ». Dans ce sens, le gouvernement est en contact fréquent avec les pays voisins pour partager des informations sur tous les cas détectés impliquant leurs citoyens.
« Nous devons, en tant que peuple et en tant que pays, faire preuve d'une grande unité et solidarité pour relever le défi de la sauvegarde de notre avenir », a conclu le Chef de l’Etat.
Lire aussi
Face à la Nation, Faure Gnassingbé annonce de grandes mesures en riposte contre le Covid-19
Déjà crédité ces dernières années d’excellentes notes au niveau mondial et continental dans l’amélioration de l’environnement des affaires, le Togo n’a aucunement l’intention de se reposer sur ses lauriers. Au contraire, l’ambition est de poursuivre davantage sa dynamique.
Le Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé l’a rappelé dans un entretien avec FDI Intelligence, consacré à ses priorités pour le prochain mandat. « Notre pays est résolument déterminé à adopter une série de réformes. L'objectif est de rendre l'environnement des affaires plus attractif, de mobiliser davantage d'investissements et de réaliser une forte croissance économique à moyen terme », a affirmé le Chef de l’Etat.
Pour lui, « l'engagement politique, le pragmatisme et le leadership des plus hautes autorités du pays » ont été les catalyseurs de l’amélioration du climat des affaires et de l’attraction des investissements directs étrangers (IDE) au Togo. Ainsi, sur les tous les indicateurs, le Togo poursuivra ces réformes, malgré ceux déjà réalisés. « Notre pays a récemment adopté un nouveau code des investissements qui offre des avantages importants aux opérateurs économiques, garantissant, par exemple, des exonérations de droits, taxes et impôts indirects », a rappelé le Président de la République. Et d’ajouter : « Nous sommes fermement résolus à faire du secteur privé l'acteur clé et le moteur de notre économie en lui accordant une grande attention et en faisant preuve de flexibilité et de souplesse dans la gestion de nos partenariats ».
Et s’il a déjà, de par le passé, évoqué le côté compétitif de la volonté réformatrice du Togo, Faure Gnassingbé décline toute idée de concurrence : « Notre pays n'est pas en concurrence avec ses voisins, mais préfère travailler en étroite collaboration avec eux pour faire de la région ouest-africaine un endroit dynamique pour investir et faire des affaires. Le Togo reste attaché à l'intégration rapide de l'Afrique dans une économie continentale robuste et dynamique », a-t-il conclu.
Lire aussi
Adresse du Chef de l’Etat à l’occasion de la présentation du rapport-pays du Doing Business
Réquisitionné depuis le 20 mars dernier comme centre de prise en charge des malades du Covid-19 au Togo, le CHR-Lomé Commune est plus que jamais apte et opérationnel pour le traitement des patients.
L’infrastructure a fait l’objet d’une réhabilitation complète destinée à la mettre aux normes. Des matériels modernes y ont été installés, une salle de réanimation de pointe aménagée, de même que des tentes et conteneurs pour accroître la capacité de prise en charge de l’établissement. Au total, 210 lits ont été répartis dans le centre et pourront être multipliés en cas de besoin. Le tout, est le fruit d’un investissement national opéré par le gouvernement.
« Nous sommes très heureux de voir que le CHR est prêt à accueillir encore plus de malades dans les meilleures conditions », s’est réjouie Fatoumata Binta Diallo, représentante-résidente de l’OMS au Togo. Surtout, précise-t-elle, « toutes les installations respectent les normes édictées par l’Organisation, ce qui nous rassure ».
Une visite des installations a été effectuée par de nombreux officiels et membres du corps diplomatique, afin de constater l’état de la réhabilitation.
A ce jour, 84 cas ont été confirmés au Togo, pour près d’un tiers de guéris et 05 décès officiels, pour la plupart des patients en situation de comorbidité.
Lire aussi
Désormais, le CHR Lomé-Commune prend exclusivement en charge les malades du Covid-19
Le Fonds monétaire international (FMI) salue les bonnes performances du Togo, au terme du Programme triennal, soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC), approuvé en mai 2017, et assorti d’un fonds d’environ 239,3 millions $
En effet, un récent communiqué émanant de l’institution de Bretton Woods, conclut : « Après trois ans de mise en œuvre du programme soutenu par le FMI, la performance est satisfaisante dans la plupart des secteurs », au terme de la 6è et dernière revue du Programme pour le Togo. Outre le secteur financier, pour lequel le Fonds souligne tout de même que « les réformes ont connu des retards », le pays clôture donc sur un tableau globalement positif.
Dans le détail, le Togo a : respecté le critère de convergence de l'UEMOA d'un déficit budgétaire ne dépassant pas 3% du PIB, fait des progrès en matière de réformes structurelles (administration des recettes, gestion des finances publiques, collecte des arriérés d'impôts, soumission en ligne des déclarations en douanes et d’étapes vers la budgétisation des programmes). Sans compter l’exploit réalisé dans l’amélioration de son climat des affaires, entériné par le Doing Business. Le Fonds souligne : « Le Togo a été l'un des pays les plus performants dans l'amélioration du climat des affaires ces dernières années », en encourageant la poursuite des réformes, notamment sur le renforcement de la gouvernance, la mise en œuvre des mesures décrites dans le PND, et les réformes engagées sur les deux banques publiques (BTD et BTCI), « pour préserver la stabilité financière et éviter des risques au budget de l’État ».
La croissance togolaise face aux défis du Covid-19
Malgré ces « progrès considérables en 2017-2019 », souligne le Fonds, Lomé aura néanmoins un peu plus de mal à récolter les fruits de ses efforts, à cause de la pandémie du Covid-19, qui met à mal toutes les prévisions de 2020, tant au niveau national que mondial.
A cet égard, le conseil d’administration du FMI tempère ses premières premières prévisions positives : « les projections de croissance pour 2020 ont été sensiblement revues à la baisse », avec des besoins de ressources plus importants à cause notamment de la réduction de l'assiette fiscale et, en parallèle, « de l'augmentation des dépenses de santé et de la baisse des exportations. »
Si le Fonds note les « mesures immédiates » des autorités togolaise pour « faire face aux implications humaines et économiques de la pandémie de COVID-19 », force est de rappeler qu'il s’agit également de préserver « les réalisations budgétaires durement obtenues pendant ces dernières années ».
En appui à ces efforts déjà engagés, le FMI a apporté au Togo une aide additionnelle de 131,3 millions $, au terme de la FEC, soit « presque quatre fois plus » que la somme initialement prévue.
Lire aussi:
Le FMI approuve un décaissement immédiat de 131 millions $ au Togo pour faire face au Covid-19
Le Togo a bouclé ce vendredi une levée de fonds de 22 milliards FCFA sur le marché financier régional, ceci en dépit de la crise sanitaire sévissant dans la zone.
Le Togo qui était initialement à la recherche de 20 milliards à travers un Bon assimilable du Trésor (BAT) à court terme, a été abondamment servi par les investisseurs régionaux, à hauteur de 29 milliards, soit un taux de couverture de plus de 147%.
Ce nouveau succès sur le marché constitue une nouvelle bouffée d’oxygène dans un contexte économique assez compliqué, lié à la crise sanitaire du Covid-19, où la tendance est plutôt à la raréfaction des ressources financières. Pour rappel, il y a un mois, le Togo avait réussi à mobiliser 55 milliards FCFA alors même que le premier cas venait d’être détecté sur le territoire.
Le ministre de l’économie et des finances, Sani Yaya a été porté ce vendredi à la tête du Conseil des Gouverneurs de la Banque d’Investissement et de Développement de la Cedeao (BIDC). Ceci lors de la 18ème réunion ordinaire qui s’est déroulée au siège de l’institution basée à Lomé.
Sani Yaya succède ainsi à son homologue sierra-léonais, Jacob Jusu Saffa à la présidence de ce conseil composé des ministres des finances et de la planification des 15 Etats membres de la Cedeao. « Cette nomination est bien méritée et est le reflet de l’assiduité et de la polyvalence de Sani Yaya », a affirmé le Président de la Banque, George Agyekum Nana Donkor, qui a également mis en avant le parcours professionnel du nouveau Président dans les domaines financier et bancaire.
En rappel, la BIDC est le principal bras financier de l’Organisation sous-régionale, dont la mission est de contribuer à l’éclosion d’une Afrique de l’Ouest économiquement forte, industrialisée et prospère.
Le ministère de l’économie et des finances vient d’ouvrir un compte bancaire destiné à recueillir les contributions diverses des personnes de bonne volonté, afin d’alimenter le Fonds National de solidarité et de relance économique.
Ce fonds d’un montant de 400 milliards dont la création a été annoncé par le Président de la République, permettra de financer toutes les mesures socioéconomiques prises dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. Il sera alimenté par l’apport du gouvernement, les mobilisations auprès des partenaires internationaux, du secteur privé national et international et de toutes les bonnes volontés.
Le compte qui vient d’être ouvert à Coris Bank est dédié aux bonnes volontés, désireuses d’apporter leur contribution. Elles pourront le faire par chèque émis à l’ordre du Trésor Public, par virement ou par versement d’espèces
Relevé d’identité bancaire du compte
Intitulé : TRESOR SOLIDARITE NATIONALE COVID-19
IBAN : TG1820100100129282410108
SWIFT : CORITGTG
Lire aussi:
Le Gouvernement a rendu hommage jeudi soir à l’ancien premier ministre Edem Kodjo, décédé il y a quelques jours à Paris des suites d’une maladie.
Retrouvez l’intégralité du communiqué.
« C’est avec une profonde émotion que nous avons appris le décès de M. Edem Kodjo, survenu le 11 avril 2020 à Paris. En cette douloureuse circonstance, le gouvernement tient à rendre un hommage appuyé à ce grand homme d’Etat qui, par deux fois dans l’histoire du Togo, a été appelé à la fonction de chef du gouvernement.
Avec sa mort, le Togo perd un de ses dignes fils, un grand commis de l’Etat, dont l’engagement, la compétence et l’esprit d’initiative ont toujours guidé les actions au service de son pays et du continent africain.
De son parcours exceptionnel, nous retenons qu’il fut un homme profondément épris de paix et de tolérance.
Le gouvernement exprime, au nom du peuple togolais, des condoléances attristées à la famille de l’illustre disparu. »
La mise en place d’une mesure de confinement total sur tout le territoire dans la lutte contre le Covid-19, coûterait « extrêmement cher à l'Etat togolais, en raison des mesures d'assistance à mettre en place pour accompagner les différentes couches de la population ». C’est ce que pense la Commission ad-hoc universitaire de riposte qui a présenté mercredi à Lomé les premiers résultats de ses travaux.
En effet, selon des analyses macroéconomiques réalisées par cette équipe pluridisciplinaire de chercheurs mise en place il y a quelques semaines, « il faudrait débourser environ 150 milliards FCFA par mois ». Une facture déjà assez salée, à laquelle il faudrait également ajouter des frais de logistique.
En attendant d’en arriver là, la Commission a poursuivi, de concert avec les différentes équipes scientifiques de l’Université qui ont été mobilisées, l’exploration des pistes afin de permettre de juguler au mieux la pandémie au Togo.
Ainsi en quelques jours, plus de 10 000 litres de solutions hydroalcooliques ont pu être produites et écoulées à l’endroit des hôpitaux, des pharmacies et des sociétés privées pour contribuer à diminuer la flambée des prix sur le marché. Des masques de divers types, des combinaisons et autres équipements protection ont également été confectionnées et le pied est mis à l’étrier pour arriver à une phase de production massive et de commercialisation.
Par ailleurs, des travaux devraient bientôt commencer avec les praticiens de la médecine traditionnelle, à la clôture du récent appel à contribution lancé à leur endroit.
Jusqu’à la fin du mois de juin, la prise d’eau sera gratuite aux bornes fontaines publiques sur tout l’ensemble du territoire national.
La décision, communiquée par la Société Togolaise des Eaux (TdE) s’inscrit, comme la précédente sur la gratuité de la tranche sociale de la facturation, dans la lignée des mesures sociales d’accompagnement dans cette période de crise sanitaire liée au Covid-19.
Les bornes fontaines ouvriront tous les jours, de 07h à 17h sans interruption. Les populations sont invitées à une bonne gestion de l’eau, et à éviter les attroupements en privilégiant l’approvisionnement par petits groupes et au respect scrupuleux des mesures de précaution.
Tous les ouvrages d’eau, surtout ceux situés en milieu rural et semi-urbain, seront équipés de dispositifs de lavage de mains.
Par ailleurs, toute panne sur les installations d’eau doit être signalée dans les plus brefs délais.